Les quelques issues favorables des dernières semaines, permises par les mobilisations populaires, ne doivent pas nous leurrer : la politique de l’Etat français, appliquée docilement par les préfectures et la plupart des élus politiques (maires, conseillers départementaux), est très répressive et le sera de plus en plus dans le contexte actuel.
Des dizaines de jeunes migrant-e-s subissent sans cesse des tracasseries inimaginables.
Par exemple les jeunes d’origine africaine ont toujours du mal à obtenir de la part de leurs administrations ou des ambassades les papiers en règle qui leurs sont demandés en France. Mais quand ils les obtiennent, les préfectures en contestent souvent l’authenticité sans preuve.
Les migrant-e-s ne quittent jamais leurs pays par plaisir.
Quand bien même ils n’arrivent pas à prouver leurs situations par des documents authentiques, les expulsions ne se justifient pas et les collectifs de soutien leur portent secours quelles que soient ces situations. Car ils éprouvent souvent de graves difficultés, elleux et leurs familles sont souvent en danger, parfois de mort.
Les organisations d’aide aux migrant-e-s, principalement pilotées par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) SOS-refoulement et la Cimade à Dijon, ne font qu’exiger l’application des droits fondamentaux institués il y a longtemps déjà par la Convention de Genève (dernière mouture en 1951) et par la Charte de protection de l’Enfance en 1989.
La convention de Genève est un document-clé produit par l’ONU, pour ce qui concerne le statut des réfugiés. Le principe fondamental est le "NON-REFOULEMENT". Il prescrit entre autres « qu’un réfugié ne devrait pas être renvoyé dans un pays où sa vie, sa liberté sont gravement menacées ».
La convention internationale des droits de l’enfant : c’est un recueil de recommandations fortes dans leur expression, qui s’appliquent à tous les domaines de la protection des enfants : éducation, santé, sécurité… Elle énonce même dans son article 4 que
« l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale »
En 2019 et 2020, dans le contexte COVID que nous connaissons, leur sort s’est aggravé. Le nombre de premiers titres de séjour attribués en France est passé de 277406 à 220535 (-20,5%) et le nombre de demandes d’asiles enregistrées de 143000 à 93000 (chiffres CIMADE).
Parmi les nouvelles tracasseries, sont survenues l’obligation pour les nouveaux-nouvelles migrant-e-s l’obligation d’être présent-e-s physiquement aux guichets des préfectures et celle de présenter des demandes dématérialisées.
Avec toutes les organisations de défense des demandeurs d’asile, le NPA demande l’arrêt de cette politique d’enfermement et d’expulsion, et pour commencer la fermeture de CRA (centres de rétention administrative) qui ressemblent bien à des prisons.
Pour le NPA, la question des frontières et des nations est déterminante :
Les frontières ne sont pas naturelles. Plus de la moitié des frontières dans le monde ont été tracées arbitrairement par les impérialistes et ces opérations leur ont permis de maintenir leur domination sur les anciennes colonies, en divisant les peuples et en interdisant l’instauration de régimes politiques et sociaux indépendants.
Au Moyen Orient par exemple elles ont forcé le peuple kurde à se diviser et s’installer sur une partie de chaque territoire de quatre autres nations : la Turquie, l’Irak, l’Iran et la Syrie pour faire du Kurdistan le plus vaste groupe de population apatride. Dans ces conditions les sources de conflit sont innombrables et les nations deviennent rapidement des états policiers. Et il en est ainsi sur beaucoup d’autres parties du monde, notamment en Afrique.
« Il ne doit pas y avoir de frontières entre les peuples, notre solidarité va aux travailleurs du monde entier. Nous revendiquons la liberté de circulation et d’installation pour tou-te-s,exilé-e-s, migrant-e-s, demandeurs d’asile, ou travailleur-se-s sans papiers. Il est temps de rompre avec ces politiques mortifères, d’ouvrir les frontières aux personnes qui veulent aujourd’hui rejoindre l’Europe, seul moyen sérieux de mettre fin à l’hécatombe qui se déroule à nos portes. Il faut mettre fin aux accords de Dublin (obligation pour les réfugiés de rester dans le premier pays où ils se sont trouvés en arrivant en Europe), démanteler Frontex (une armée qui ne dit pas son nom), garantir la libre circulation en Europe, réquisitionner des navires, y compris militaires, pour venir en aide aux migrant-e-s en Méditerranée. »
(Extrait du programme NPA pout les élections européennes de 2019)
LES CONTROLES DES FRONTIERES ET LEURS RAVAGES : AVATAR DES NATIONALISMES
Il est ahurissant d’entendre les responsables politiques, de gauche comme de droite, appeler à la surveillance des frontières. Après 60 ans d’une Europe Unie qui prétend avoir assuré la paix, les nations repoussent les migrant-e-s et les laissent mourir en Méditerranée par milliers.
Où sont les droits de l’homme dont la France se réclame encore quand le chef de l’Etat (peut-être occupé ce jour-là à décerner la légion d’honneur au dictateur égyptien Al-Sissi) refuse d’accorder, à sept km de nos côtes, le droit d’accoster à un navire qui transportait plusieurs centaines de réfugié-e-s en mauvaise santé ?
Cette politique est un désastre culturel, civilisationnel et politique. Dans le monde des nations, les droits humains n’existent pas !