NPA Bourgogne Franche-Comté
  • Après le rassemblement devant le CHU de Dijon le 29 mai, préparons le 16 juin. Tou.te.s ensembles, soignant.e.s et usager.e.s, pour notre santé, pour les services publics, reprenons la rue !

    3 juin 2020

    Les mobilisations sociales reprennent peu à peu, principalement en défense du service public de la santé. Dès le 11 mai, plusieurs rassemblements de plusieurs milliers de personnes ont eu lieu devant les hôpitaux. A Dijon , le 29 mai nous étions près d’une centaine lors de la venue du ministre Véran qui est passé par la petite porte pour causer du plan santé de Macron. Ce n’est pas mal pour Dijon, avec une mobilisation en quelques heures et une délégation de salarié.e.s du CHU ayant fait un débrayage qui a rejoint le rassemblement. Mais peu de slogans, des drapeaux et pancartes (Prime Covid : salaire de la peur...) et pas d’appel clair à continuer.
    Pourtant, face au « Ségur » de la santé, qui pourrait déboucher sur de nouvelles attaques : pas d’embauches, aménagement des 35h..., les collectifs nés d’un an de lutte à l’hôpital (inter-Urgences, Inter-Blocs et Inter-Hôpitaux) ainsi que les syndicats CGT, SUD et Unsa, l’association des médecins urgentistes de France ou le Printemps de la psychiatrie, appellent à une journée de mobilisation nationale pour l’hôpital le mardi 16 juin. Pas de « retour à l’anormal » après la crise du Covid-19, comme le 29 mai, le NPA sera dans la rue le 16 juin.

    Déjà à Dijon le 29 mai, encore peu de perspectives mais une réaction rapide :
    Le personnel du CHU Dijon Bourgogne a découvert la venue du ministre la veille. Il était question d’échanges avec des professionnels de santé et d’une présentation du projet de plan santé. En fait de rencontre, le ministre a contourné le rassemblement tenu durant plusieurs heures à l’entrée du CHU, mobilisé en moins de 24 heures. Comme concertation il aura vu le préfet, le directeur de l’ARS, la directrice du CHU et la Rectrice, des institutionnels plus quelques médecins choisis et aura parlé à la presse sans témoins. Et le blocage policier aura servi à contraindre les ambulances, devant l’entrée des urgences, à faire demi-tour en plein carrefour.
    C’est seulement durant les discussions avec les militantes et les militants syndicaux, dont pas mal côtoyé.e.s durant les quelques AG lors des manifs retraites, que les militants du NPA, bien présent.e.s, ont pu aborder la préparation du 16. Les mardis de la colère ne convainquent pas, y compris dans la CGT, et sont vécus comme des initiatives « émiettées ». Mais les syndicalistes actif.ves se heurtent au poids du « plan blanc » qui est maintenu au CHU de Dijon et aboutit à une quasi réquisition du personnel jusqu’en juillet au moins.
    Du coup les équipes syndicales pensent qu’il vaut mieux, à l’intérieur, prendre le temps de mobiliser pour préparer le 16 et faire de cette date une opportunité de convergence avec d’autres secteurs, avec tout-e-s celles et ceux à qui la pandémie a rappelé clairement la nécessité d’un service public, accessible à tou.te.s les malades, adapté aux besoins et non aux profits. Vers une santé gratuite, pourquoi pas ?

    La préparation du 16 juin : à l’image des travailleurs.ses sociaux.ales ?
    De nombreux appels nationaux pourraient converger le 16 juin. Ainsi, des travailleurs.ses sociaux.ales depuis quelques années déjà ont tissé des liens avec ceux de la santé et lancé une coordination. Celle-ci appelle l’ensemble des travailleuses et des travailleurs du secteur social et médico-social à faire grève, manifester le 16 juin, participer activement à la formation de cortèges du social et médico-social et à l’ensemble des initiatives de soutien aux hospitalier.es prises localement. Elle pousse à construire des cadres d’auto-organisation regroupant différents secteurs (Santé, social, éduc nat, industrie…) selon les possibilités locales pour préparer l’après 16 juin. Et dès le 16 juin, ils et elles revendiquent :
    ➡ Des augmentations de salaires et des embauches pérennes, urgentes et massives ;
    ➡ Des moyens budgétaires correspondant aux besoins de la population ;
    ➡ La création d’un véritable service public de santé au sens large (hôpitaux, cliniques, EHPAD, structures sociales et médico-sociales, centres de formation, industrie pharmaceutique...)

    Voilà un exemple à suivre, des idées à reprendre en Bourgogne, à débattre sans attendre le 16 juin.