Féminicides : 83 femmes assassinées par leur conjoint ou ex, en France, en date du 17 novembre depuis le début 2020. Elles furent 152 en 2019.
Avec la crise sanitaire et sociale :
Violences physiques, psychiques, économiques
On sait que le nombre d’agressions est sous-estimé car de nombreuses femmes hésitent à parler de peur de représailles et aussi parce qu’elles savent que leur parole ne sera pas obligatoirement entendue. La moitié des victimes de féminicide avaient au moins une fois contacté la police.
Chaque année ce sont 220 000 femmes qui sont victimes de violences sexistes et sexuelles - physiques et psychiques. Le confinement favorise ces violences dans la sphère familiale et pendant le premier confinement, les appels aux associations et au numéro vert ont explosé (on évalue à 30 % leur augmentation).
Violences au travail
32% des femmes ont subi du harcèlement sexuel au travail.
Les blagues et attitudes sexistes sont encore le quotidien de nombreuses salariées et dans les cas d’agression, de harcèlement, les directions tentent souvent de minimiser, voire d’inverser les rôles. Combien de victimes mutées, d’agresseurs protégés, voire promus.
Avec le confinement, nombre de femmes se sont retrouvées dans une très grande précarité, sans emploi, sans revenu.
La surexploitation des femmes, majoritaires dans les secteurs « en première ligne », rappelle des conditions de travail d’un autre siècle, avec un nombre d’heures sans repos et des cadences inacceptables, et avec aussi des risques sanitaires graves.
La situation faite aux soignant-es est particulièrement violente
Le manque de moyens financiers et humains, organisé par le pouvoir politique ces dernières années, met ces personnels en grande souffrance. Après le premier confinement, la macronie poursuit cette politique désastreuse pour la population et les personnels.
Et en plus des contrats précaires, des bas salaires, les étudiantes stagiaires se retrouvent au front, et font des millions d’heures de travail gratuit ! Quand les ministres parlent de guerre, c’est plutôt la guerre faite aux salariées dont il s’agit.
C’est bien le capitalisme qui priorise les intérêts d’une minorité au détriment de la majorité.
Le patriarcat porté par le pouvoir en place
La réduction des moyens dans les hôpitaux touche particulièrement les centres IVG et nombre de gynécologues nous assènent leur soit-disant « clause de conscience » pour refuser la pratique d’avortements.
Des ministres et autres représentants du pouvoir politique nous ramènent à une morale puritaine et sexiste que l’on croyait dépassée, en stigmatisant les adolescentes portant des vêtements qui déconcentreraient les garçons ! Et les mêmes veulent interdire le burkini ou le voile, stigmatisant les femmes musulmanes. Cette attitude conduit à renforcer les agressions de la part de puritains comme celles de la part d’islamophobes.
Ce pouvoir envoie ses pandores pour protéger les manifestations anti avortement, anti PMA pour toutes, ou contre les féministes qui affichent des slogans pour les droits des femmes et contre les violences sexistes et sexuelles.
En revanche, il utilise à tout va l’argument de « présomption d’innocence » avant celui de la parole de femmes qui dénoncent des violences, des viols. Et pendant ce temps-là le gouvernement fait une loi sans moyens sur les violences conjugales et de la publicité dans les médias pour appeler à penser 25 secondes aux femmes victimes de violences !
Les crises exacerbent les violences de genre : Solidarité féministe et internationale !
En Arabie Saoudite des femmes qui luttent contre les violences sexistes quotidiennes sont emprisonnées alors que le G20 est coordonné par cet état – cautionné par la France.
En Pologne les femmes manifestent pour le droit à l’avortement. En Amérique Latine, le mouvement contre les féminicides a pris une ampleur politique qui met en évidence l’urgence de s’attaquer aux racines des oppressions et exploitations : le capitalisme qui s’appuie sur le patriarcat.
A la fin du 1er confinement, des associations féministes et des syndicats ont interpellé Macron pour que le gouvernement ratifie la convention 190 adoptée par l’Organisation Internationale du Travail en 2019. Il s’agit de sécuriser par des mesures concrètes, l’emploi et la carrière des victimes de violences ayant lieu au travail ou non. Cette campagne est à relayer, notamment ce 25 novembre – journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
La construction d’un mouvement combatif et solidaire pour les droits des femmes, des LGBTI, participe de la lutte des classes, pour les droits humains.
A Dijon, le Collectif 25 novembre a porté ce mouvement, depuis plus d’un an maintenant en organisant une manifestation festive et radicale, unitaire regroupant associations, syndicats, partis, le 25 novembre 2019. Cette année, il a organisé une manifestation le 7 mars et un rassemblement unitaire le 8 mars, la Marche des fiertés le 27 juin, accueilli Darmanin le 10 juillet… et a animé des collages le 21 novembre 2020.