Lors du démantèlement de la jungle de Calais, Bernard Cazeneuve, alors ministre de l’Intérieur, s’est engagé à ne pas avoir recours aux transferts Dublin (accords entre 32 pays européens permettant l’expulsion des demandeurs d’asile vers le pays de l’UE où leurs empreintes digitales ont été prélevées). Pascal Brice, directeur de l’Ofpra, a réitéré cette promesse et a annoncé qu’il acceptait de recevoir et traiter toutes les demandes d’asile des personnes provenant de Calais précisant que 85 % d’entre elles relevaient du statut de réfugiés.
Des milliers de demandeurs, forts de cette assurance, ont alors accepté d’être dispersés aux quatre coins de France dans les CAO (Centres de
tri et d’orientation).
Mais le retour à la réalité n’a guère tardé ! Avant même que les demandes d’asile n’aient pu être faites, certains préfets dont celui de Besançon, Raphaël Bartolt, ont commencé à isoler les personnes afin de les rendre plus vulnérables et de les renvoyer le plus rapidement possible. C’est ainsi qu’un jeune soudanais, Mansor, venu de Calais et domicilié à Grand-Charmont s’est vu expulsé de son logement, assigné à résidence dans un hôtel à Bart alors que l’audience au tribunal administratif décidant de son renvoi vers l’Italie n’a pas encore eu lieu.
À qui fera-t-on croire que le démantèlement de Calais était une œuvre humanitaire ?
M-A.D.