de Julien Brygo et Olivier Cyran, éditions La Découverte, 18,50 €

Comme l’indique le titre, les deux auteurs-journalistes, sont allés enquêter sur le monde du travail en 2016.

L’éventail est large, « du cireur de chaussures sponsorisé par Jean Sarkozy et le Conseil départemental des Hauts-de-Seine au gestionnaire de patrimoine, du distributeur de prospectus de 75 ans qui se fait surexploiter pour compléter une retraite de misère au « personal shopper » qui accompagne des riches clientes dans leurs emplettes de luxe, de l’infirmière asphyxiée par le « lean management » au journaliste boursier qui récite les cours du CAC 40 »…

Intelligemment les deux auteurs s’interrogent sur l’utilité ou le potentiel de nuisance de tel ou tel métier.

Ainsi s’appuyant sur une étude de la New Economic Fondation, ils comparent, avec les auteures de l’étude, les métiers qui enrichissent la société et ceux qui la détruisent.

Avec une méthode, certes approximative, ils en déduisent « qu’il n’est pas idiot de s’interroger sur ce que les métiers qui assurent la reproduction du capitalisme : conseiller en défiscalisation, banquier, publicitaire, etc. rapportent à la société, ou plutôt ce qu’ils détruisent comparés à celles et ceux «  qui savent construire des maisons, cuisiner un pot-au-feu, soigner une furonculose, enseigner l’histoire ou jouer du saxophone… ».

Un livre bien écrit qui pose les bonnes questions et qui devient, de fait, subversif.
À lire de toute urgence !

N.N.