NPA Bourgogne Franche-Comté
  • Recul ou reculade ?

    23 septembre 2016

    Dans le magazine de propagande de la majorité municipale de Besançon, le BVV de l’été, un article signé de Joseph Pinard se propose, en une page, de revisiter l’histoire locale du mouvement ouvrier de 1908 à 2016 dans un article nommé : « À propos du droit du travail, une fois de plus prenons du recul ».

    L’historien nous retrace la grève de l’usine des Soieries aux Prés-de-Vaux, en 1908.

    Le postulat de l’auteur de l’article ne fait aucun doute, il prend fait et cause pour les 1300 ouvriers en lutte, dont 800 femmes, de cette usine il y a 108 ans.

    Là où l’article commence à se pimenter, c’est quand M. Pinard prend du recul.
    Après avoir raconté dans le détail les épreuves auxquelles ont été confrontéEs les grévistes, la répression qu’elles et ils ont subiEs, les condamnations à la prison pour les militantEs, revoilà les casseurs…

    En faisant, sans le nommer, référence au mouvement du printemps contre la loi travail, loi que M. Pinard et sa bande de casseurs sociaux applaudissent à s’en démettre les phalanges, ce dernier estime que les slogans scandés par les centaines de milliers de manifestantEs du printemps 2016 étaient souvent injurieux pour les « réformistes » comme M. Pinard et Léon Blum, « régulièrement accusé de trahison, [à qui] l’on doit de ne plus connaître des situations semblables à celles que notre ville a connu au début du xxe siècle ».

    La grève des mineurs de 1948 et la terrible répression sur deux générations menées par les socialistes ? M. Pinard n’a pas dû prendre suffisamment de recul pour étudier la question. Pourtant la grande grève des mineurs de 1948 a été suivie d’une brutale répression menée par les socialistes au gouvernement, dont le tristement célèbre Jules Moch : six morts, deux mille arrestations, autant de condamnations à la prison et des centaines de vies brisées, y compris pour les descendants des mineurs grévistes, qui n’ont jamais pu trouver de travail dans la région !

    L’envoi du contingent en Algérie en 1956 décidé par le « socialiste » Guy Mollet et les centaines de milliers de morts qui s’en sont suivis ? À force de recul, M. Pinard a dû oublier…

    Pour revenir à 2016 : les procès, les provocations policières, les yeux crevés, les gaz, les matraques ? Là aussi M. Pinard pratique l’oubli dans le recul.

    Les historiens socialistes à œillères devraient être des sujets de thèse de doctorat.

    N.N.