Les jeux olympiques et paralympiques à Paris :
une fête qui couvre une opération d’exclusion sociale
Il y aurait beaucoup de choses à écrire et à dire concernant ces jeux 2024 à Paris. Indépendamment du plaisir que beaucoup ont ressenti à voir les cérémonies et les épreuves sportives et sans vouloir culpabiliser qui que ce soit, il y a tout de même beaucoup de problèmes politiques, écologiques, économiques, sociaux... soulevés par cette immense événement. Nous renvoyons à l’excellent article de Médiapart sur la question.[1]
Besançon est directement concernée par les conséquences sociales de l’organisation des jeux olympiques et paralympiques à Paris. L’Est Républicain du 11 août nous informe que 300 personnes sans-abris qui campaient à Paris et en région parisienne ont été transférées à Planoise dans un endroit appelé « sas ». Il s’agit d’un des dix endroits qui, comme les autres sas régionaux, ont été ouverts en France. Ce foyer, a été installé dans une ancienne résidence universitaire et avait pour objectif de « désengorger » Paris, en vue des Jeux olympiques de 2024.
Les déplacé.e.s de force – dont beaucoup de réfugié.e.s en situation irrégulière - qui étaient à Paris dans des conditions indignes, l’étaient parce que c’est plus facile de gagner quelques ressources en Ile-de France qu’à Planoise. La conséquence concrète de ce que l’on doit bien appeler une épuration sociale, c’est que cela va encore être plus difficile pour elles et eux de gagner quelques sous - même si les conditions de logement n’ont rien à voir avec un hébergement sous tente au bord du périphérique. Mais les conséquences sociales sont aussi douloureuses. Certains déplacés souffrent d’avoir perdu leurs amis et leurs repères.
Le gouvernement traite les gens pauvres et vulnérables comme des déchets qu’il faut déplacer comme des sacs, hors de la vue des caméras et des visiteurs du monde entier. Cette fête du sport mondial cache l’envers de la médaille dans la « ville lumière » et dans le pays : la misère, le mal-logement (plus de 4 millions de personnes sont non ou mal logées)[2]. Et les 10 millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté.
Ce ne sont pas des « sas » qui résoudront le problème.
[1] https://www.mediapart.fr/journal/france/110824/fait-un-cauchemar-et-si-les-jo-ne-s-arretaient-jamais
[1]https://www.vie-publique.fr/en-bref/283588-mal-logement-plus-de-14-millions-de-personnes-fragilisees