Bourgogne Franche-Comté
  • CECI N’EST PAS UNE DYSTOPIE* !

    13 mai 2022

    CECI N’EST PAS UNE DYSTOPIE* !

    Besançon a le triste privilège d’être la première ville dans laquelle le réseau de transport en commun Kéolis, qui a la délégation de service public dans de nombreuses villes, met en place un système électronique de contrôle à distance des passager.e.s. Pour l’instant deux lignes de bus sont munies de ce que Ginko, l’opérateur local de Kéolis, appelle “le Fraudomètre”. Mais dès juillet ce dispositif devrait être étendu à toutes les lignes de bus et trams de la ville.
    QUEL EN EST LE PRINCIPE ?
    Des capteurs sont installés dans les bus et dans les tramways pour compter le nombre de voyageurs. Des capteurs dotés de caméra pour distinguer les adultes des enfants, et des animaux pour qui le transport est gratuit. Ce nombre est ensuite comparé à celui des validations des titres de transports. Selon les propres termes de Ginko : « À chaque arrêt, l’écran d’information voyageur à bord du bus affiche le nombre de voyageurs en règle et le nombre de fraudeurs, suivi d’un message de félicitations, d’encouragement ou d’alerte. Le fraudomètre vise à encourager la validation, obligatoire à chaque montée et ambitionne le changement de comportement des voyageurs en situation de fraude. » Dans le jargon des sciences comportementales, on appelle ça le « nudge ». Une méthode douce destinée à faire adopter aux individus un comportement plus vertueux, sans les contraindre.
    Cela a été la méthode utilisée par le gouvernement durant toute sa gestion de l’épidémie de Covid. C’est cette technique qui a, entre autres, accouché de l’auto-attestation qu’on devait remplir et qui ne nous autorisait pas à sortir à plus d’un kilomètre de chez nous et pendant une heure maximum durant le premier confinement. Le passe sanitaire a suivi.
    Cette fois, un pas est franchi dans la surveillance de masse à la chinoise. Aujourd’hui votre éventuelle fraude sera signalée à tous et toutes les voyageurs/euses du véhicule de façon anonyme. Mais avec les caméras à reconnaissance faciale qui commencent à fleurir dans nos villes, ce sera un jeu d’enfant de se connecter à notre carte d’identité biométrique, notre titre de transport avec puce intégrée, etc.
    Demain le nom et le visage du fraudeur et de la fraudeuse sera affiché sur l’écran du bus et les contrôleurs seront informés en temps réel. Et son crédit social sera amputé de plusieurs points ? Voilà le beau monde qui nous est préparé. Par qui ? Par une municipalité EELV, PS et PCF qui obtient la primeur d’un début de système de crédit social à la chinoise.
    L’heure de la résistance a sonné pour contrer ces mesures éminemment liberticides. Rappelons que la maire de Besançon, Anne Vignot, envisageait un geste pour inciter les habitants à prendre les transports en commun plutôt que la voiture. Le PCF et A Gauche Citoyens, eux, sont pour la gratuité, mais seulement pour les moins de 26 ans. Mais avec la gratuité totale comme nous le proposons et comme cela se fait dans de nombreuses villes : pas de fichage, pas de flicage ! Pas de dystopie*.

    *« Une dystopie est un récit de fiction dépeignant une société imaginaire organisée de telle façon qu’il soit impossible de lui échapper et dont les dirigeants peuvent exercer une autorité totale et sans contraintes de séparation des pouvoirs, sur des citoyens qui ne peuvent plus exercer leur libre arbitre. »