Bourgogne Franche-Comté
  • GROS SOUCIS CHEZ MBF : UN SYSTEME A BOUT DE SOUFFLE

    19 avril 2021

    Un crime d’une grande violence, parmi d’autres du même genre, est peut-être en train de se commettre qui pourrait aboutir au licenciement de près de 300 salariés, c’est-à-dire à une sorte de mort sociale pour eux et leurs familles. Sans compter les dégâts indirects sur le bassin de vie de Saint-Claude.
    Mais, comme d’habitude en pareil cas, autorités et institutions en place se renvoient la balle : l’actionnaire actuel de MBF, l’Etat, les firmes Peugeot et Renault font hypocritement le gros dos devant des réglementations présentées comme des fatalités alors qu’elles ne sont que des conventions sociales.

    C’est pourquoi il faudrait changer les règles de ce jeu mortifère en interdisant tout licenciement et en réquisitionnant le site, substituant de fait à la propriété privée des moyens de production une propriété collective incluant les salariés et les usagers. Mettre fin donc à la toute puissance décisionnelle des propriétaires des firmes dont la gestion doit s’ouvrir à la démocratie où un homme pèse une voix au lieu qu’un seul actionnaire puisse en peser mille. C’est aux citoyens et aux salariés, en tant que copropriétaires de leurs outils de travail, d’avoir leur mot à dire quant aux choix de production et d’investissements. Comme le disait Jaurès, la République, fille de la Révolution française, ne peut être que sociale et ne doit pas se cantonner au seul domaine politique mais doit advenir aussi dans la production.

    A court terme, l’Etat, bien qu’entravé par quelques dispositions conjoncturelles et arbitraires, peut parfaitement obliger Renault et Peugeot à augmenter leur volume de commandes. Même s’il est actionnaire minoritaire, il peut, par exemple, user du poids des milliards qu’il leur fournit en ce moment pour faire face au Covid. Et puis, où est l’intention affichée par ce gouvernement, depuis la pandémie justement, de relocaliser la production sur l’ensemble du territoire français ? Quitte éventuellement à changer la nature de cette production, en l’orientant vers des finalités plus écologiques ? Par exemple, pour fabriquer des moyens de transport collectifs plutôt que des voitures ou des voitures plus légères et moins polluantes ?
    Mais non, ce n’est bien que de l’affichage et rien ne se passe car ce sont les multinationales et les Etats à leur service qui font les lois et qui imposent leur loi : celle de la concurrence et du profit privé de court terme. C’est-à-dire la guerre de tous contre tous, laissant sur le bas-côté des millions de chômeurs.

    Il est temps donc de sortir de ce modèle à bout de souffle incapable de permettre des conditions de vie décentes pour tous. Pour en proposer un autre où les moyens de production seraient un bien commun, indispensable à la liberté et l’épanouissement de chacun, où le travail enfin serait libéré du carcan du capital. Un nouveau modèle dans un monde véritablement d’Après où, plutôt que de se concurrencer, il s’agit de coopérer, mettre en commun, planifier pour sauver la planète et l’humanité qui vit dessus.

    AL