Bourgogne Franche-Comté
  • DU RIFIFI A LA COMMUNAUTE DE COMMUNES

    3 septembre 2023

    DU RIFIFI A LA COMMUNAUTE DE COMMUNES
    HAUT-JURA/SAINT-CLAUDE (= LA COMCOM)

    Ce qui a mis le feu aux poudres cette fois-ci, c’est une visite d’usage de mars dernier au Musée de l’Abbaye de Saint-Claude de la nouvelle présidente de la Comcom I.Heurtier, accompagnée de JL.Millet, maire de Saint-Claude et vice-président Comcom, délégué notamment au musée de l’Abbaye.
    Les salariés de ce musée en profitent alors pour exprimer les problèmes de management qu’ils rencontrent : « les mêmes depuis plusieurs années »*. JL.Millet semble leur avoir prêté une oreille attentive, ce qui ne convient pas à la directrice du musée qui se sent mise en cause et déposera plainte plus tard contre JL.Millet pour harcèlement moral. Du coup, la présidente de la Comcom retire ses délégations d’élu à JL.Millet.
    A partir de là, s’en suit une cascade de mises en arrêt maladie et de plaintes déposées les uns envers les autres au sein de la Comcom, mêlant élus, directrices, salariés et même des ex-salariées...

    Certains croient déceler là un conflit de nature politique entre la minorité groupée autour du devilliériste JL.Millet et le reste des élus groupés autour de la macroniste I.Heurtier.
    Cette approche nous semble fausse, au moins dans un premier temps : à la racine du problème, il y a des salariés de la Comcom qui souffrent au travail du fait d’un management contesté de leurs directions administratives.
    Ajouter à cela des élus chargés de superviser ces directions mais qui ont laissé macérer une situation qui explose aujourd’hui (en leur valant des mises en examen pour certains). Ajouter encore des syndicats et délégués du personnel qui semblent n’avoir rien vu ou renvoyant dos-à-dos directions et employés* et vous avez la consternante situation actuelle... Cela ne nous est pas spécialement agréable d’en convenir mais c’est le très à droite JL.Millet qui aura un tant soit peu défendu ici la cause des salariés. Ce qui témoigne, au passage, d’un phénomène plus général d’abandon du salariat et du secteur public par une partie de la gauche devenue libérale tandis que les politiques comme JL.Millet et d’autres peuvent sembler les défendre... Et progressent dans les urnes.

    Pour en revenir à la Comcom, la nouvelle présidente, certes, prend partie mais épouse, en bonne logique macroniste, la cause des directions contre celle des salariés. Et, au final, nous avons un tableau de la vie démocratique locale qui questionne. Certes, cela relève du législateur mais ne doit-on pas s’interroger sur le mode de désignation indirect des élus Comcom, mode de désignation qui peut tendre à les couper de « la vie réelle » ? Ne faudrait-il pas chercher à impliquer des collectifs de citoyens en leur donnant de vrais pouvoirs de décision avec des budgets à la clé ? Il faudrait également une réflexion, d’ordre plutôt syndical mais pas que, sur le statut et les droits des salariés territoriaux dont la nature des rapports avec leurs employeurs devrait être revue.

    *Voir Le Progrès du Jura du 17/07/2023, pages 28 et 29.