Depuis des mois, des soignantEs des Urgences alertent les pouvoirs publics sur la saturation de ces services qui ne permet plus d’accueillir la population de manière satisfaisante.
Les directions et les différentes Agences régionales de santé temporisent autant qu’elles peuvent en mettant des moyens supplémentaires ici ou là, mais c’est largement insuffisant par rapport aux difficultés.
CertainEs patientEs ne sont plus en sécurité. Ils attendent sur des brancards pendant des heures, en attente d’examens ou de lits sans surveillance adéquate.
Le personnel médical et paramédical est épuisé physiquement et psychiquement.
L’épidémie de grippe à cette saison était largement prévisible et donc aurait dû être anticipée quant à ses conséquences dans les hôpitaux. Et ensuite ce sera la gastro, un accident de masse ? Les vicissitudes de l’existence quoi ! C’est à cela que servent les hôpitaux quand les gouvernements ne les empêchent pas de fonctionner correctement.
Il est donc nécessaire d’ouvrir des lits de médecine afin d’assurer correctement la prise en charge des patientEs et de mettre fin à cette maltraitance institutionnelle.
La loi santé prévoit de supprimer 22 000 postes et 11 000 lits dans les hôpitaux. Au CHRU de Besançon, 21 lits ont récemment été supprimés. Et le personnel des urgences s’est réuni il y a quelques jours pour élaborer ses revendications.
Dans le même temps le personnel soignant du service gériatrie du CHRU s’est mis en grève vendredi 13 janvier 2017. Les infirmières, aides-soignantes et ASH se sont organisées elles-mêmes, installant des banderoles, collant des affiches dans tout l’hôpital, distribuant des tracts aux collègues et aux usagerEs.
Et leur lutte a porté ses fruits ! Sur la majorité des revendications, l’équipe de gériatrie a obtenu satisfaction.
N.N.
Tract distribué par les soignantEs :
« Des conditions de travail déplorables et des conditions d’accueil affligeantes ». Pour le personnel du service gériatrie au « Trois Aile Nord » du CHRU de Besançon, il est urgent de « tirer une fois de plus la sonnette d’alarme ».
Soutenus par les syndicats Sud santé sociaux et FO, les soignantEs dénoncent la situation du service qui compte 30 lits, dont 6 en soins continus. Elles et ils se disent : « démunis face à des patients âgés et fragiles présentant des polypathologies », « contraints à faire un travail bâclé » et s’interrogent sur la bientraitance des patients.
Dans ces conditions, les soignantEs « s’épuisent physiquement et moralement, de nombreux arrêts en témoignent ». Ils déplorent l’accumulation des heures supplémentaires non rémunérées et non récupérées, l’absence de remplacement des arrêts maladie et congés maternité, les conditions de travail dégradées (et notamment l’impossibilité de prendre une pause repas) et un manque de moyens matériels.
« Au bord du burn-out, nous demandons simplement de l’aide. Le mal-être, la culpabilité et la frustration nous poussent à réagir. C’est une équipe en souffrance qui n’a pas les moyens de respecter la dignité, la sécurité et le bien-être des patients qui vous alerte. »